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Libération
Reportage

Argentine : le clientélisme ne paie plus

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Dimanche, le parti de la présidente, Cristina Kirchner, et son système devraient subir une défaite aux législatives.
Cristina Fernandez de Kirchner à Buenos Aires le 25 mai. (Photo Marcos Brindicci. Reuters)
publié le 25 octobre 2013 à 19h36

Isidoro, 48 ans, est puntero à La Matanza, une localité populaire du Grand Buenos Aires, à 20 km au sud-ouest de la capitale argentine. Tout à la fois délégué de quartier du Parti justicialiste (péroniste) et militant communautaire, il arpente les rues défoncées d'une villa miseria (bidonville), le sourire aux lèvres. Jean et baskets, bedaine moulée dans un tee-shirt à l'effigie des Pumas, l'équipe nationale de rugby, el gordito (le petit gros) salue les passants, s'enquiert du poids du petit dernier, transmet ses amitiés à une grand-mère hospitalisée puis descend une bière Quilmes avec des joueurs de scopa (jeu de cartes). A deux jours du scrutin législatif de dimanche, où la moitié des députés (127) et le tiers des sénateurs (24) vont être renouvelés, il est sur le terrain en permanence.

«Ici, tout le monde est péroniste, affirme-t-il fièrement, se vantant de pouvoir mobiliser en quelques heures des centaines de personnes pour un meeting du parti au pouvoir. Cristina [Fernández de Kirchner, la Présidente, ndlr] a beaucoup aidé les pauvres et on l'aime dans nos quartiers. A La Matanza, on est loin des querelles politiques et des bagarres pour le pouvoir. La préoccupation d'une majorité d'habitants est de survivre, de trouver un petit boulot ou de faire réparer la télé !» Souvent, avec la seule aide distribuée par la municipalité aux couleurs du Front pour la victoire (FPJ, au pouvoir), une alliance des péronistes