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Libération

Au Japon, une compétition à toute épreuve

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Plus que le système de formation des élites, c’est le manque de débouchés qui fait débat dans l’archipel.
publié le 25 octobre 2013 à 20h56

Elles sont plus de 750, mais seule une poignée d’entre elles forme l’élite du Japon. Dotées de moyens considérables, une trentaine d’universités réputées jouent le rôle des grandes écoles dans l’archipel. Dans les classements internationaux, Todai, l’université de Tokyo, caracole en tête, notamment en Asie, où elle figure en pole position. Fondée en 1877 et répartie sur trois campus, cette prestigieuse institution accueille 27 800 étudiants. Elle a éduqué près de 20 Premiers ministres (Shigeru Yoshida, Yasuhiro Nakasone ou Yukio Hatoyama), des Prix Nobel de physique, de littérature (Kenzaburo Oé), des mathématiciens, des spationautes et des centaines de parlementaires. Kyodai, à Kyoto, est également bien placée, avec 22 200 étudiants et ses 14 instituts de recherche. Les universités d’Osaka, du Tohoku à Sendai ou encore l’université Hitotsubashi, souvent comparée à la London School of Economics, parviennent à tirer leur épingle du jeu.

Le secteur privé n'est pas en reste avec les établissements tokyoïtes de Waseda et Keio, créés aussi à l'ère Meiji, qui ont formé des dizaines de ministres, les fondateurs de Sony, de Samsung, les patrons de Toshiba, Toyota, des capitaines d'industrie, des médias et de la finance. La formation des élites dans ces centres d'excellence n'est pas en débat au Japon, ce qui n'est pas le cas des débouchés. «Depuis les années 2000, les Japonais ont réalisé que l'accès aux universités n'était pas la garantie d'un emploi et d'un indice des salaires