Le président est noir, le candidat le mieux placé pour lui succéder en 2016 est une femme, Hillary Clinton, le Sénat américain ne cesse de se féminiser et compte désormais 20 sénatrices pour 100 sièges. On trouve 43 élus afro-américains, 29 hispaniques et 10 asiatiques à la Chambre des représentants… Pas de doute : aux Etats-Unis, la classe dirigeante est plus mixte et plus diverse qu’en France, même si elle est bien plus compliquée à appréhender vu la taille et le niveau de décentralisation du gouvernement américain.
«Talent». Barack Obama reste bien sûr le symbole parfait de cette élite collant, à première vue, à l'image d'une société américaine multiculturelle, où les minorités représenteront d'ailleurs la majorité de la population d'ici à 2050. «Voilà un président issu d'un milieu modeste, qui a bénéficié de bourses d'études, est entré à Harvard et a rejoint l'élite», résume Matt Browne, chercheur au think tank Center for American Progress, soulignant la souplesse des institutions ayant permis ce genre de parcours.
Ici, l'élite sort surtout d'un seul et même réseau d'universités, l'Ivy League, soit huit facultés prestigieuses, privées et coûteuses, dont trois sont réputées pour former les politiques : Harvard, Princeton et Yale. «Depuis les années 70, ces institutions ont revu leur processus de sélection pour que le facteur déterminant ne soit plus l'argent mais le talent. Elles ont mis en place des bourses de mérite et fa