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L’Europe surveille de loin l’espionnage

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NSA . Pour ne pas irriter Washington, les chefs d’Etat prennent leur distance de Snowden qui a révélé les écoutes.
publié le 25 octobre 2013 à 20h46

Les gouvernements européens ne feront rien pour aider Edward Snowden, qui a révélé l'ampleur de l'espionnage américain. Vendredi, à l'issue du sommet européen de Bruxelles, François Hollande et les autres dirigeants de l'Union ont fermement écarté l'idée d'accorder le séjour à ce «lanceur d'alerte». «Il est en Russie , a lâché le Président, et il n'a pas demandé l'asile à la France…» «Que fait Snowden ? Signaler à ceux qui nous veulent du mal comment frauder et fuir» et ainsi «rendre plus difficile la protection de nos concitoyens» , a taclé David Cameron, le Premier ministre britannique. «En droit, c'est un traître, tranche-t-on dans l'entourage du chef de l'Etat, les Etats-Unis le poursuivent. C'est un Etat de droit, ce n'est pas l'Afghanistan. Il devra y répondre de ses crimes.»

Vocations. En lui rendant la vie impossible, il s'agit aussi de décourager d'éventuelles vocations dans les services secrets du Vieux Continent, admet un diplomate. Les Etats européens font eux-mêmes de l'espionnage à grande échelle (la France au premier chef) et ils savaient qu'ils étaient sous surveillance américaine (c'est à ça que sert le contre-espionnage), quand ils ne participaient pas directement à ces programmes, comme le Royaume-Uni ou l'Allemagne. Autant dire que toute critique trop virulente à l'égard des Etats-Unis pourrait se retourner contre les Européens… Ce n'est pas un has