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Libération
Récit

Prince rouge déchu, Bo Xilai finira ses jours derrière les barreaux

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publié le 25 octobre 2013 à 20h46

Bo Xilai, l’homme qui fut il y a quelques années le candidat rival du président Xi Jinping pour diriger la Chine, va désormais sombrer dans le néant du système carcéral chinois. Condamné à la réclusion à perpétuité le mois dernier pour corruption et abus de pouvoir, il a vu sa peine confirmée en appel vendredi. Une formalité, car la sentence a été décidée en haut lieu par Xi Jinping et le comité central du Parti communiste - dont Bo Xilai était l’un des piliers avant sa disgrâce, en mars 2012.

Ce vendredi, des centaines de policiers étaient postés tous les trois mètres autour du tribunal de Jinan, la capitale du Shandong, où les autorités ont traduit Bo en justice. Ce lieu a été choisi car le politicien déchu n’y dispose d’aucun soutien. Seuls quelques dizaines de supporteurs sont parvenus à manifester en sa faveur le jour de l’ouverture de son procès. Il en aurait été autrement à Pékin, où ce fils de l’aristocratie rouge avait noué des alliances. Ou encore à Chongqing, la métropole sichuanaise de 30 millions d’habitants qu’il a dirigée pendant cinq ans, mettant en œuvre un programme politique néomaoïste alliant nationalisme, business et populisme.

Bâtisseur, il a hérissé les collines escarpées de Chongqing de logements à loyer modéré, se constituant une base populaire qui lui est aujourd'hui encore fidèle. Il a purgé la ville de ses mafias et de ses policiers supposés véreux avec une campagne anticriminalité tonitruante, menée au mépris du droit, où les aveux étaient extorqué