Douze personnes sont mortes en trois jours au Bangladesh, lors de manifestations organisées par l’opposition pour exiger la démission de la Première ministre, Sheikh Hasina. Il y a eu sept victimes vendredi, et cinq hier, quand les forces de l’ordre ont tiré sur des manifestants dans plusieurs villes du pays.
Héritières. Le parti d'opposition BNP (Parti nationaliste du Bangladesh) exige que, dans l'optique des élections générales qui doivent se dérouler d'ici à janvier, l'exécutif actuel de la Ligue Awami laisse la place à un gouvernement technique de transition, afin d'assurer la fiabilité du scrutin. Mais la Première ministre ne s'estime plus tenue par cette règle qu'elle a abolie en 2011. Hasina suggère de composer un gouvernement d'union sous son autorité, ce que sa rivale et chef de l'opposition, Khaleda Zia, rejette.
Vendredi, les opposants avaient réuni plus de 100 000 personnes dans la capitale, Dacca. Hier matin, Zia et le BNP ont lancé une grève générale de trois jours qui paralyse les transports et l’activité économique. Et Zia menace de boycotter les prochaines élections si Hasina ne démissionne pas. Les deux femmes se sont parlé au téléphone pendant quarante minutes samedi, premier contact direct depuis dix ans, mais sans réussir à s’entendre. Les ponts ne sont toutefois pas rompus : des discussions pourraient démarrer à l’issue des trois jours de blocage.
Toutes deux héritières de la lutte pour l’indépendance de 1971, les deux