Les récents drames de Lampedusa où 364 migrants ont trouvé la mort au large de l’île sicilienne en essayant d’aborder les territoires européens, suivis de l’«affaire Léonarda» et des réponses européennes à la situation migratoire en Méditerranée ont donné une actualité aux dysfonctionnements du système migratoire euroméditerranéen, à veille du sommet européen de Bruxelles sur cette question. N’oublions pas cependant que l’essentiel des sans-papiers en Europe, quelque 5 millions, n’entrent pas de cette manière, mais légalement et prolongent leur séjour au-delà des autorisations prévues par leurs visas, qu’il s’agisse du droit d’asile, du regroupement familial, des étudiants, des touristes et de la migration de travail.
En Méditerranée, les migrations, forment à la fois un espace migratoire, puisque la «mer du milieu des terres», comme l'appelaient les Romains, est l'une des plus grandes lignes de fracture du monde, économique, politique, sociale, culturelle, démographique et la migration, par sa mobilité entre les rives, contribue à en atténuer les écarts.
De nombreux flux, de créations d’entreprises, de commerce, d’échanges, de mariages, de liens transnationaux traversent la Méditerranée malgré la sévérité des barrières opposées à la mobilité dans la région.
C’est aussi un système migratoire, car une complémentarité existe entre les marchés du travail européens et leur profil démographique et la disponibilité d’une main-d’œuvre qualifiée et non qualifiée sur la rive su