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Libération

Le racisme anti-coréen condamné au Japon : un cas d’école

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publié le 27 octobre 2013 à 20h26

La condamnation dissuadera-t-elle les racistes de proférer à pleins poumons des messages de haine au Japon ? Dans une décision rare rendue le 7 octobre, le tribunal de Kyoto vient d'interdire au groupe Zaitokukai («Association des citoyens opposés aux privilèges des Coréens au Japon») de manifester à proximité d'une école primaire pro-nord-coréenne de Kyoto et lui ordonne de verser 12,26 millions de yens (91 000 euros) de dommages et intérêts. Le juge Hitoshi Hashizume, qui présidait l'audience, a conclu que les actions et les paroles du groupe étaient «extrêmement insultantes et discriminatoires». Selon les plaignants, les membres de Zaitokukai ont manifesté à au moins trois reprises, entre décembre 2009 et mars 2010, près de l'école Chosen Daiichi, avec des camions équipés de puissants haut-parleurs. Au cours de ces défilés de la haine, les membres s'en sont pris aux Coréens, décrits omme des «animaux, des cafards et des insectes», qui «puent comme du kimchi [du chou pimenté, plat traditionnel coréen, ndlr]», puis à ces «élèves, fils d'espions, éduqués par des criminels». Avant d'appeler à «virer les écoles coréennes du Japon» et de mettre en ligne les vidéos de leurs exploits.

Zaitokukai a invoqué la liberté d’expression garantie par la Constitution japonaise et rappelé que ses actions visaient à critiquer l’occupation illégale d’un parc municipal par l’école. Mais le jugement a pris soin de préciser que de tels actes e