C'est un simple officier de renseignement de l'armée syrienne mais ses fonctions outrepassent largement son grade. Le capitaine Mohammed Ali Ali, parmi d'autres militaires syriens, est chargé de la guerre secrète que Damas mène au Liban. Car, selon des informations exclusives obtenues par Libération, c'est jusqu'à lui que sont remontés les enquêteurs libanais qui travaillent sur le double attentat à la voiture piégée commis le 23 août à Tripoli (lire Libération du 24 août), la grande ville du nord du Liban. En faisant 70 morts et des centaines de blessés, cette attaque fut la plus sanglante depuis la fin de la guerre civile au Liban, en 1990.
Représailles. Pour une fois, les officiers des Forces de sécurité intérieures (FSI, l'équivalent de la gendarmerie), particulièrement bien implantés à Tripoli, ont été efficaces. Ils ont remonté la piste des deux véhicules piégés (une Ford Expedition 4 × 4 et un GMC Envoy 4 × 4), achetés à Tripoli une quarantaine de jours avant le double attentat. «Après, les voitures sont parties en Syrie. Pour brouiller les pistes, il y a eu trois relais entre l'achat des véhicules et l'endroit où on les a bourrés d'explosifs», explique un responsable proche de l'enquête. Les voitures sont ensuite «préparées» à Talkalakh, une petite ville syrienne aux ma