Il n'en revient pas. L'impact de la campagne, «dans les mosquées et dans les médias», a dépassé toutes ses espérances. «Et ce n'est qu'un début, le commencement d'une campagne nationale», promet Ansar Ali, porte-parole de Together Against Grooming (qui peut se traduire par «Ensemble contre l'exploitation sexuelle des adolescentes»). Lors d'une prière du vendredi, les imams de plus de 500 mosquées au Royaume-Uni ont récemment délivré le même sermon dénonçant l'exploitation et les abus sexuels sur les enfants et appelant les témoins à dénoncer les coupables. Ces sermons ont tous commencé avec un verset du Coran interdisant aux musulmans «l'indécence sexuelle, la cruauté et l'oppression des autres».
Depuis deux ans, le Royaume-Uni a découvert avec effroi plusieurs cas de trafic d'adolescentes droguées, violentées, prostituées sur plusieurs années, par des bandes organisées. Or, à plusieurs reprises, ces bandes étaient constituées de musulmans souvent – mais pas toujours – d'origine pakistanaise. Après les «affaires» de Rochdale et Derby l'an dernier, la récente condamnation à la prison à vie de cinq hommes – le gang d'Oxford – pour avoir exploité sexuellement des jeunes filles, souvent déjà fragilisées, pendant plusieurs années, a «été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase», raconte Ansar Ali. Les abus,