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Libération
Décryptage

Pékin sur la piste ouïghoure après l’attentat de la place Tiananmen

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publié le 29 octobre 2013 à 21h06

Les médias chinois ont pour la plupart passé sous silence l'attentat-suicide qui a fait 5 morts et 38 blessés lundi sur la place Tiananmen. Les rares journaux qui en ont parlé ont fait état d'un «accident automobile». Lundi, un 4 × 4 s'est frayé un passage sur un trottoir longeant la Cité interdite à travers la foule des touristes, avant de heurter une barrière et de s'enflammer sous le portrait de Mao (lire Libération d'hier ).

Des indépendantistes ouïghours responsables ?

Ce n'est pas certain, mais c'est probable. Un mandat d'arrêt émis par la police de Pékin a été lancé, lundi, à l'encontre de deux complices potentiels dont les noms sont à consonance ouïghoure. Ils sont originaires du Xinjiang. Cette immense région semi-désertique, frontalière de l'Afghanistan et du Pakistan et riche en ressources naturelles, est peuplée de 8 millions de Ouïghours de confession musulmane et qui constituent 46% de la population. Selon ce mandat, l'un des suspects réside à Lukeqin - une localité qui fut le théâtre en juin d'une opération commando d'indépendantistes ouïghours contre un poste de police chinois. Selon la version officielle, «une foule d'émeutiers armés de couteaux» avait attaqué le commissariat à l'aube. Neuf policiers et huit autres personnes avaient été poignardés dans un premier temps, avant