Auteure de l'ouvrage Fluid New York, qui creuse la relation historique de «l'archipel» de New York à l'eau qui l'entoure, May Joseph, sociologue et urbaniste rattachée au au Pratt Institute, s'inquiète du désintérêt pour le changement climatique et du manque de planification urbaine malgré les dégâts causés par Sandy l'an dernier.
Il y a un an, le 29 octobre au soir, l’ouragan Sandy balayait New York et le New Jersey après avoir dévasté Haïti. Que retenez-vous de cette catastrophe ?
Ce qui fut choquant, je dirais que c'est moins la violence de l'ouragan que le manque de préparation de New York, pourtant classée 5e sur la liste des 140 villes portuaires les plus exposées aux risques de tempêtes et d'inondation. Sandy a mis en lumière un nombre incroyable de fragilités, comme la vétusté des stations de traitement des eaux. Dans la péninsule des Rockaways (à l'est de la ville, ndlr), une station d'épuration construite en bord de mer a été inondée, des litres et des litres de matières fécales se sont déversées sur les plages et dans le quartier... Quelques semaines après Sandy, on disait que les eaux contaminées seraient l'une des conséquences les plus graves et les plus durables de l'ouragan. Aujourd'hui, c'est un sujet dont les autorités se gardent bien de parler.
L’ouragan a mis aussi en lumière les limites de l’habitat vertical...
Les tours new-yorkaises ne sont pas pensées pour faire face à une panne des infrastructures, à une baisse de la quantité d'énergie disponible, et plus largement au changement climatique. On trouve rarement – voire jamais – un générateur d'urgence permettant de maintenir un ascenseur en état de marche. Et un an après, cela n'a pas beaucoup cha