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Libération
Récit

Au Kenya, «le viol est banalisé»

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Une manifestation est prévue aujourd'hui à Nairobi pour protester contre la remise en liberté des agresseurs de «Liz», une adolescente de 16 ans victime d'un viol collectif.
Une femme victime de viol dans les faubourgs de Nairobi, en juillet 2010. (Photo Tony Karumba. AFP)
publié le 30 octobre 2013 à 7h27
(mis à jour le 31 octobre 2013 à 9h55)

Après l'Inde, après le Maroc, le Kenya commence à s'élever contre le viol et son impunité. Une manifestation est prévue ce jeudi à Nairobi pour faire pression sur les autorités kényanes afin que les auteurs présumés d'un viol collectif perpétré fin juin soient condamnés. Une pétition relayée en ligne lundi par le groupe activiste Avaaz a récolté plus d'un million de signatures.

La victime du viol a 16 ans. Elle a été rebaptisé «Liz» par les médias pour préserver son anonymat. Selon le quotidien kényan indépendant Daily Nation, qui a mis au jour l'affaire, elle revenait des funérailles de son grand-père dans un village de la région de Busia quand six hommes l'ont agressée, battue, violée puis jetée dans une fosse septique. Elle est restée là blessée et à demi-inconsciente toute la nuit, avant d'être secourue par des villageois. Depuis, la jeune fille est dans un fauteuil roulant. «Sa colonne vertébrale est endommagée, et elle souffre de fistule obstétricale, qui l'a rendue incontinente», détaille Nebila Abdulmelik, militante kényane des droits des femmes, à l'origine de la pétition. «Les médecins disent qu'elle devrait remarcher d'ici cinq à six semaines.» La famille de Liz, pauvre, a dû hypothéquer la ferme pour payer les soins, rapporte le