C'est une quasi-certitude : l'Etat islamique d'Irak et au Levant (EIIL), le groupe le plus radical, lié historiquement à Al-Qaeda, détiendrait la plupart des otages occidentaux en Syrie. Journalistes et humanitaires, ils seraient entre 20 et 25. On ne les connaît pas tous, certains pays, comme la Grande-Bretagne, estimant que garder le silence peut faciliter les négociations avec leurs ravisseurs (lire page ci-contre). Quatre d'entre eux sont des journalistes français : Didier François, 53 ans, grand reporter à Europe 1 et longtemps à Libération, enlevé près d'Alep en compagnie d'Edouard Elias, 22 ans, photoreporter. Après eux furent kidnappés Nicolas Hénin, journaliste de 37 ans, et Pierre Torres, photoreporter âgé de 29 ans, le 22 juin à Raqqa. Gardée secrète à la demande des familles, leur disparition a été finalement annoncée le 9 octobre.
Industrie. Si l'EIIL détient le plus grand nombre d'otages, ce n'est pas lui qui est derrière tous les kidnappings. Plusieurs captifs ont été ainsi repris à d'autres groupes, en particulier mafieux, lorsque l'EIIL, de plus en plus tentaculaire, s'est imposée à partir de juin dans le nord de la Syrie, éliminant des dizaines de petites bandes rebelles.
Cette pratique a été illustrée par la libération, le 19 octobre, de neuf otages chiites libanais par un groupe rebelle, provoquée en partie par la crainte qu’ils soient repris par l’Etat islamique d’Irak et au Levant qui s’apprêtait à c