Embauchés par Areva ou en mission pour un sous-traitant, portraits express des quatre hommes enlevés par Aqmi en 2010.

«Daniel et moi, nous étions revenus au Niger depuis à peine trois jours lorsque nous avons été enlevés [le 16 septembre 2010]», racontait son épouse, Françoise Larribe, à Libération en avril. Ingénieur minier, Daniel Larribe, 62 ans, avait été embauché par Areva en 2005 comme directeur de production dans l'uranium. Ce natif de Saint-Céré (Lot) avait l'habitude de bourlinguer avec son épouse et leurs deux filles.

Dès 1972, ils partent cinq ans à Madagascar, «camper en brousse». Puis ils séjournent au Tchad, au Mali… Pour Areva, il travaille quatre ans à Arlit puis part dix-huit mois en Namibie, avant de revenir au Niger. Au Monde, son épouse avait raconté leur enlèvement : «Il était 3 h 15 du matin. Ils sont entrés dans la maison à coups de pied, avec des kalachnikovs. Daniel est sorti tout de suite. Ils sont venus ensuite me chercher dans la chambre, m'embarquant comme j'étais, pieds nus, en pyjama. Daniel était déjà allongé dans le pick-up quand ils m'ont fait monter. Je n'ai jamais vu un regard comme le sien : il n'imaginait pas qu'ils me prendraient aussi.»

Après le rapt, ils ont roulé pendant deux jours. «A un arrêt, le traducteur nous a demandé dans son français impeccable : «Nous sommes Aqmi. Vous savez