«J'avais 16 ans et je rêvais d'aller à l'université et de trouver un bon emploi […] et puis un jour mes parents m'ont donnée en échange d'une épouse pour mon frère aîné. Mon seul espoir était que mon mari me laisserait terminer mes études. Mais il m'a fait un enfant avant même que j'ai 17 ans.» Ce témoignage de Komal, une Indienne de 18 ans, figure dans le rapport du Fonds des Nations unies pour la population (UNPFA) publié aujourd'hui. Dans le but de sensibiliser les Etats à des questions de pauvreté et d'inégalité, notamment en matière de santé sexuelle et reproductive, l'instance onusienne rédige chaque année un rapport à base de données démographiques. Celui de 2013 s'intéresse aux «mères-enfants» dans les pays en développement, ces filles qui, alors qu'elles ne sont pas encore adultes, deviennent mères sans l'avoir en général désiré.
Selon Benoît Kalasa, représentant de l'UNPFA en Afrique de l'Ouest, «7,3 millions de filles, soit 19% d'entre elles, deviennent mères chaque année dans les pays en développement alors qu'elles ont moins de 18 ans. Parmi elles, 2 millions ont moins de 14 ans». Selon cette enquête, 90% de ces femmes ont des bébés dans le cadre d'un mariage forcé ou arrangé.
L’éducation, un enjeu crucial
C'est en Afrique de l'Ouest et en Afrique du Centre que la situation est la plus délicate. Au Niger, 51% des femmes de 20 à 24 ans signalent avoir mis un enfant au monde avant l'âge de 18 ans. Au Tchad