En dépit de positions officielles tranchées, les pays confrontés à des prises d’otages adaptent leur stratégie à chaque cas. Quitte à négocier alors qu’ils affirment refuser tout paiement de rançon.
Y a-t-il toujours une contrepartie à la libération d’otages ?
Hormis les cas où une opération militaire aboutit à la libération ou à la mort des otages, les négociations impliquent forcément une forme de dédommagement pour les ravisseurs. Le plus souvent, celle-ci est constituée d'une rançon ou d'un échange de prisonniers, l'un n'excluant pas l'autre. Et même les gouvernements qui, officiellement, «ne traitent pas avec les terroristes» y ont recours. Israël a négocié plusieurs dizaines de fois avec le Hamas, le Hezbollah ou le Jihad islamique au cours des vingt dernières années. L'exemple le plus spectaculaire restant la négociation pour la libération du soldat israélien Gilad Shalit enlevé en juin 2006 par le Hamas et relâché cinq ans après en échange de 1 027 prisonniers palestiniens.
Les Etats-Unis négocient eux aussi, y compris avec des groupes contre lesquels leur armée est engagée. Depuis 2011, leurs émissaires discutent de manière quasi officielle avec les talibans afghans pour qu’ils relâchent Bowe Bergdhal, soldat enlevé le 30 juin 2009 dans la province de Paktika, à la frontière pakistanaise. Les talibans ont fait savoir à plusieurs reprises qu’ils transigeraient si Washington libérait cinq dignitaires talibans détenus à Guan