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Les relations Chine-Japon au bord du naufrage autour des îles Senkaku

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publié le 1er novembre 2013 à 20h56

La Chine et le Japon jouent avec le feu. La région des îles Senkaku (Diaoyu en chinois), revendiquée par les deux pays, est un mouchoir de poche maritime où des dizaines de navires des deux pays se frôlent, se suivent, s'esquivent, se défient, s'espionnent, se menacent et s'éperonnent parfois. La Chine met en œuvre depuis 2012 une tactique de harcèlement qui se traduit par l'envoi constant de flottilles et d'avions autour de cet archipel. «Le moindre incident pourrait déclencher une crise ou mener à l'escalade», avertissait, en septembre, un émissaire américain peu après que Pékin eut dépêché, à quelques encablures des Senkaku, deux de ses bombardiers lourds tester la réactivité de l'aviation japonaise une énième fois (en 2012, Tokyo a dû faire décoller d'urgence ses chasseurs 306 fois).

Un mécanisme d'escalade semble déjà enclenché. Alors que la Chine envoie des navires allant jusqu'à 4 000 tonnes autour de l'archipel, les garde-côtes japonais renforcent eux aussi constamment leurs capacités. Après qu'un drone chinois eut pénétré l'espace aérien japonais, le Premier ministre nippon, Shinzo Abe, a averti qu'il ordonnerait d'abattre tous les drones étrangers qui refuseraient de quitter l'espace aérien de son pays. «Le Japon, a ajouté Abe fin octobre, est prêt à faire face à la Chine si cette dernière choisit de recourir à la force pour faire prévaloir ses intérêts.»

Cet été, le Japon a mis à flot son plus grand navire de guerre depuis la Seconde Guerr