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Analyse

Au Caire, le procès symbole d’une histoire qui bégaie

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Répression par l’armée, culte de la personnalité… le retour à un régime autoritaire semble se préciser en Egypte où, à partir d’aujourd’hui, Mohamed Morsi fait face à ses juges.
publié le 3 novembre 2013 à 19h26

Lors de son premier procès, Hosni Moubarak avait été jugé au sein de la prestigieuse Académie militaire. C’est à l’école des cadets de la police, pour ne pas dire chez les troufions, que son successeur Mohamed Morsi comparaît aujourd’hui pour répondre, avec quatorze coaccusés, de la mort de sept manifestants devant son palais présidentiel fin 2012. Moubarak, lui, est provisoirement libre, placé en résidence surveillée dans l’attente d’un autre procès. L’histoire semble se retourner et se répéter avec une cruelle ironie.

Faut-il pour autant en conclure que l’ancien régime est de retour, alors que le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, était hier au Caire pour sa première visite en Egypte depuis la destitution du président islamiste par les militaires ? Malgré la mise en place d’un gouvernement civil et d’une transition démocratique, plusieurs éléments laissent penser à un retour au passé, à commencer par le culte de la personnalité autour du nouvel homme fort du pays, le général Abdel Fatah al-Sissi. Le visage de celui qui n’est encore «que» ministre de la Défense et chef des armées est partout : à la télévision, en portrait dans les boutiques et même sur des ballotins de chocolat. Si lui-même entretient le mystère quant à son avenir, une campagne l’incitant à se présenter à la présidentielle a été lancée, ses partisans affirment avoir déjà récolté 15 millions de signatures, un chiffre invérifiable.

Sauveur. La Sissimania s'appuie sur