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EDITORIAL

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publié le 3 novembre 2013 à 20h26

Le choc. La tristesse. La colère et la révolte aussi. Les mots sont impuissants à traduire l’innommable. L’assassinat de Ghislaine Dupont et de Claude Verlon par un commando de quatre hommes dans la région de Kidal est un acte odieux qui nous révulse. Avant toute chose, il convient de rendre hommage à ces deux remarquables professionnels chevronnés, passionnés par leur métier et qui avaient pour seule motivation de remplir une mission d’information. Etre au plus près du terrain, pour expliquer encore et toujours les complexités du monde, et plus précisément de cette poudrière qu’est le Nord-Mali. Rendre hommage aussi à RFI, qui n’a pas d’égal depuis bien longtemps pour décrypter l’Afrique, où elle est fidèlement écoutée et unanimement appréciée. Face à cette nouvelle épreuve, la radio de service public et ses représentants ont fait preuve d’une immense dignité et d’une volonté sans faille, déterminés à poursuivre leur travail. Quel que soit l’ignoble «message» que les ravisseurs et assassins ont voulu faire passer,

il faut plus que jamais mettre un point d’honneur à défendre la liberté de la presse, alors que les reporters sont désormais pris pour cibles par les dictatures ou les terroristes. Parce qu’ils sont les indispensables témoins des soubresauts de la planète. A elle seule, la mort de nos confrères vient ainsi illustrer les enjeux énormes qui sont ceux du Mali, depuis l’opération «Serval» et l’intervention de la France dans le pays en début d’année.

François Hollande a