«A vous les journalistes tombés au champ d'honneur, sachez que votre existence et votre travail resteront gravés à jamais dans nos mémoires», écrivait hier un internaute africain sur le site de Radio France internationale (RFI). Un message parmi les centaines qui ont inondé le site de la radio dès l'annonce, samedi après-midi, de l'assassinat des journalistes Ghislaine Dupont et Claude Verlon.
Hier midi, RFI a également laissé la parole aux auditeurs, tous bouleversés par ce meurtre et, surtout, par la disparition d'une voix familière sur le continent africain : «Quand je l'ai annoncé à mon père, il m'a demandé si c'était bien Ghislaine Dupont, la célèbre Ghislaine Dupond qu'on écoutait depuis vingt ans», s'étrangle un auditeur de l'est du Congo. Car, en Afrique, «Ghislaine» - comme l'appelaient familièrement les auditeurs de RFI - était une star. «Elle avait un vrai fan-club, surtout en république démocratique du Congo, pays qu'elle avait souvent couvert et dont elle s'était fait expulser à la veille des élections de 2006, rappelle Nicolas Champeaux, son collègue au sein du service Afrique de RFI. Il y avait même des ministres africains, des acteurs de premier plan que je ne nommerai pas qui l'appelaient en off, jusque très tard dans la nuit.» «J'ai perdu une amie de vingt ans et même une sœur», a ainsi déclaré, la voix brisée par l'émotion, Tiébilé Dramé, ancien ministre des Affaires étrangères malien, qui était invité hier sur l'antenne