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Libération
décryptage

Les zones d’ombre d’un double meurtre

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L’enlèvement et l’assassinat de deux journalistes de RFI, samedi au Mali, soulèvent des interrogations sur l’avenir du pays et, plus largement, sur la liberté d’informer.
Dans les rues de Kidal, le 27 juillet. (Photo Kenzo Tribouillard. AFP)
publié le 3 novembre 2013 à 20h26

Apeine une semaine après la libération des otages d’Arlit, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, journalistes à RFI en reportage à Kidal, dans le Nord-Mali, ont été enlevés puis exécutés froidement. Quatre questions pour tenter de comprendre ce qui s’est passé à Kidal et quelles sont les conséquences de ce double assassinat.

Comment se sont déroulés l’enlèvement et les assassinats ?

Les deux journalistes arrivent à Bamako mardi soir puis gagnent Kidal vendredi, grâce à l'appui de la Minusma, la force de l'ONU au Mali. Ils sont enlevés à 13 h 10 samedi, en sortant de chez Ambéry Ag Rhissa, l'un des idéologues du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA), par un commando qui les pousse alors dans un pick-up Totoya. Pour André Bourgeot, directeur de recherches au CNRS et spécialiste du Mali, le modus operandi est «inhabituel» : «Il y a quelque chose d'inexplicable dans l'enchaînement du drame car, d'ordinaire, les enlèvements se font au coucher du soleil, pas en pleine lumière, pas au moment du pic de chaleur de la journée.«quelque chose d'inhabituel».»

La voiture des ravisseurs sera retrouvée à 12 km à l'est de Kidal deux heures plus tard par une des patrouilles de «Serval», portières fermées à clef. Les corps gisent à terre. «L'un des corps a reçu deux balles ; l'autre trois», a déclaré hier Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères, à l'issue d'une réunion de crise à l'Elysée. Selon le témoignage d'Ambéry Ag Rhissa, qui a assisté à l'enlèvement en sortant sur le seuil de sa maison, aler