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analyse

Paris craint de s’enliser dans le bourbier malien

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Le difficile dialogue avec les Touaregs et le retour des jihadistes compromet le calendrier de retrait français.
Des soldats français à Kidal, le 28 juillet. (Photo Kenzo Tribouillard. AFP)
publié le 3 novembre 2013 à 21h26

«A Kidal, les Touaregs du MNLA [Mouvement national pour la libération de l'Azawad, ndlr] sont comme des fous depuis l'assassinat de Ghislaine Dupont et de Claude Verlon, ils cherchent les coupables dans toutes les directions», confiait hier une source française bien informée. Car il ne fait de doute pour personne, pour les experts comme pour les diplomates, que les ex-indépendantistes touaregs risquent de payer au prix fort les conséquences de cet événement tragique. «Pour le pouvoir de Bamako, cet assassinat va sans nul doute servir de prétexte pour appeler la communauté internationale à se saisir et à régler le problème de Kidal, ou pour demander qu'on lui laisse le faire», explique un expert de la région.

Hier, le ministre malien de la Défense, Soumeylou Boubèye Maïga, a déclaré sur France 24 : «Kidal est la seule région pour le moment où la souveraineté de l'Etat n'est pas effective.» Actuellement, les forces maliennes et internationales sont certes présentes dans la localité située au sud de l'adrar des Ifoghas : les contingents de l'ONU, de la France et de Bamako totalisent près de 500 soldats. Mais les groupes armés, affiliés au MNLA ou à d'autres mouvements touaregs, continuent de circuler en ville librement.

Cette situation vaut à Paris de virulentes critiques d'une grande partie de la population malienne, aux yeux de laquelle le Mouvement national pour la libération de l'Azawad est le principal responsable de la crise qui