L’Europe entière a vu la photo de l’«ange blond». Une petite fille de 5 ou 6 ans, blonde comme les blés, découverte par la police grecque dans au milieu d’un campement de Roms tous «noirs», c’est d’ailleurs ainsi qu’on les désigne souvent dans les pays balkaniques et ailleurs. «Blonde», elle ne pouvait être de la «race de ces gens-là». Les paroles de la «mère», la femme qui s’occupe d’elle, une «noire», ne pouvait être que des mensonges. Que disait-elle, que cette petite fille n’était pas sa fille mais l’enfant d’un autre couple de Bulgares roms qui la lui avaient confiée car ils ne pouvaient plus la nourrir et, qu’après avoir tenté leur chance en Grèce, ils retournaient en Bulgarie et qu’ils sauraient se retrouver plus tard quand la «chance» reviendra.
Mais la presse relate alors qu'«une enfant blonde enlevée par des Roms a été retrouvée dans un de leur campement». La police arrête les «parents», place l'ange blond ainsi que les autres enfants de la famille. La diffusion de la photographie de la fillette déclenche une avalanche de «reconnaissances» par des parents dont l'enfant a effectivement disparu et qui l'ont signalée à Interpol. L'ange blond est placé, elle s'exprime volontiers mais uniquement en romanès, elle est très sociable mais arrivée «sale», elle a été sortie d'un bidonville sans eau courante, elle n'est pas malnutrie.
Une équipe de journalistes prend au sérieux les déclarations de la «mère», de celle qui s'occupe de l'enfant. L'enquête les mène en Bulga