Il est peu probable que toute la lumière soit faite un jour sur les circonstances précises de l’attentat-suicide commis par trois Ouïghours, le 28 octobre sur la place Tiananmen. Il serait l’œuvre du Mouvement islamique du Turkestan oriental (Etim), un groupe classé terroriste par la Chine et l’ONU, assure Pékin. Le Turkestan oriental était la désignation du Xinjiang (nord-ouest chinois) avant l’arrivée des troupes de Mao en 1949.
Usmen Hesen, le conducteur du véhicule qui a foncé à travers une foule de touristes, avant d'incendier les jerrycans qu'il transportait, était accompagné de son épouse, Gulkiz Gini, et de sa mère de 70 ans, Kuwanhan Reyim. Toujours selon la version officielle, ils auraient effectué des repérages préalables avec l'aide de cinq «complices» ouïghours. Hormis cette piste islamique, des sources proches de la famille, interrogées par des journalistes de Radio Free Asia, orientent plutôt le principal mobile de cet «attentat familial» vers une vengeance personnelle : un jeune frère d'Usmen Hesen aurait péri quelques années auparavant dans un mystérieux accident provoqué par des officiels chinois, et un autre membre de la famille aurait été tué par des Hans (ethnie majoritaire) lors des émeutes antichinoises d'Urumqi de 2009. Ces deux versions sont pour l'heure invérifiables.
Les conséquences de cet attentat (5 morts, 38 blessés) sur les 8 millions de Ouïghours du Xinjiang ont été immédiates : multiplication des barrages de police, arrestati