C'est un véhicule en panne que les ravisseurs de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, les deux journalistes de RFI assassinés samedi dernier, ont abandonné derrière eux à une dizaine de kilomètres de Kidal, dans le nord du Mali, a appris Libération de sources concordantes.
«On ne sait pas encore quel lien cela a avec les faits», affirme un responsable gouvernemental à Paris. Mais cette information apparaît comme une pièce essentielle du puzzle en cours d'élaboration. Depuis le début de ce drame, les experts s'interrogent sur l'enchaînement tragique des faits qui ont conduit à l'assassinat de nos deux confrères de RFI. Pourquoi les avoir enlevés en plein Kidal pour les exécuter froidement à une dizaine de kilomètres seulement du lieu du rapt?
La panne dont a été victime le pick-up des ravisseurs est peut-être un début d'explication. D'autant que, selon plusieurs sources bien informées, une partie au moins du commando serait liée à la katiba d'Abdelkrim le Touareg, un parent du leader d'Ansar ed-Dine, Iyad ag-Ghaly. «C'étaient des professionnels, pas des bandits à la petite semaine», affirme une source proche du dossier. Se sachant traqué, le commando a-t-il exécuté des otages qu'il ne pourrait pas emmener bien loin, avant de prendre la fuite à pied et de se fondre dans le désert?
Selon ces source