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Libération
TRIBUNE

Mali, Syrie, la liberté d’information prise en otage

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par Cindy Leoni, Présidente de SOS Racisme-Touche pas à mon pote
publié le 5 novembre 2013 à 18h06

Les guerres au Mali comme en Syrie sont particulièrement complexes. Dans ces deux pays, c’est la guerre civile, la plus terrible de toutes, qui fait rage. Dans ces deux pays, l’islamisme joue ses cartes, avance ses pions, et tente de prendre la main par la violence et dans la destruction. Dans ces deux pays, la France est engagée. Militairement et sur le terrain au Mali, politiquement et diplomatiquement en Syrie. C’est donc une nécessité évidente pour les journalistes français d’aller travailler, au péril de leur vie, sur ces terrains si difficiles dont l’importance est cruciale, y compris pour le débat démocratique français. Comment les citoyens pourraient-ils connaître, juger, comprendre les engagements et la stratégie de leur propre pays, sans information sur le déroulement du conflit, les conditions de vie des civils, les enjeux politiques sur le terrain ?

Certains reprochent aux journalistes de prendre de tels risques. Certains considèrent comme préférable de se retirer. Mais lorsque les journalistes quittent un pays, les groupes armés, crapuleux comme militants, affiliés au pouvoir ou opposants, se trouvent libres de s’en prendre d’abord à ceux qui ne combattent pas. Le travail des reporters, parfois injustement minimisé, permet de maintenir l’attention et de développer la compréhension des sujets difficiles et douloureux qui, en dehors de séquences limitées, tendent parfois à disparaître des agendas médiatique et politique.

Ayant à faire face à la fois aux risques de c