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New York chauffé au rouge par Bill De Blasio

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En faisant de la lutte contre les inégalités sa priorité, le démocrate, élu hier soir, suscite beaucoup d’attentes.
Bill De Blasio avec sa femme pendant sa campagne pour la mairie de New York, à Brooklyn, le 5 novembre 2013. (Photo Brendan McDermid. Reuters)
publié le 5 novembre 2013 à 21h16

Il y eut Michael Bloomberg. Il y a désormais son antithèse, Bill De Blasio, élu hier soir maire de New York. Avec lui, la ville prend un virage à 180 degrés. Son élection marque en effet une rupture : quand l'un était le maire milliardaire, sans étiquette politique, symbole d'une capitale de la finance où les écarts de richesse n'ont cessé de se creuser, l'autre se dit représentant de la classe moyenne, vit dans un quartier bobo de Brooklyn, et se fixe pour objectif de combattre les inégalités. Bill De Blasio, New-Yorkais de 52 ans, incarne l'aile gauche du Parti démocrate, celle qui se définit comme libérale et progressiste. Toute sa campagne fut construite sur ce message : au cours des douze ans de «règne» Bloomberg, New York est devenu l'incarnation d'une société à deux vitesses, «un Conte de deux villes», a-t-il martelé, reprenant le titre d'un ouvrage de Charles Dickens.

«Une ville où les riches ont rebondi depuis la grande récession et où la vie ne pourrait pas être plus belle pour eux, et un autre New York, où près de la moitié des habitants vivent autour du seuil de pauvreté, une ville où les immeubles de luxe remplacent les hôpitaux publics, où les méthodes proactives de la police sont devenues du "profiling racial"», décrivait-il encore le soir de sa victoire aux élections primaires du Parti démocrate, début septembre. Ses propositions phares n'ont d'autre objectif que de renverser la vapeur : augmenter l'impôt sur les hauts revenus (les N