Menu
Libération
TRIBUNE

Pays basque : du silence des armes à la construction de la paix

Article réservé aux abonnés
publié le 5 novembre 2013 à 18h06

Il y a deux ans, le dernier conflit armé d’Europe occidentale prenait fin. Le groupe armé ETA renonçait à la violence, suite à la conférence de paix qui se tint le 17 octobre 2011 à San Sebastián dans la résidence d’été du général Franco. Mais le silence des armes ne suffit pas. L’enjeu aujourd’hui est de construire une véritable paix, alors que le gouvernement espagnol campe sur son immobilisme, et que ETA n’a pas désarmé. L’espoir le dispute à la frustration, même si des mesures de justice transitionnelle tentent de régler l’héritage d’un demi-siècle de violence.

L’espoir est tangible, car après un millier de morts et une société marquée par les années de plomb, la page de la violence est résolument tournée. Espoir encore, car de nombreuses initiatives en matière de justice transitionnelle ont été lancées pour construire une véritable paix. Les indépendantistes de la gauche «abertzale» (patriotique) ont prononcé de timides demandes de pardon envers les victimes d’ETA et sollicité la constitution d’une Commission vérité et réconciliation. Des membres d’ETA ont, eux aussi, publiquement exprimé des «regrets». En 2012, l’initiative «Glentree» a été rendue publique : en toute discrétion, pendant cinq ans, des victimes d’ETA ainsi que des victimes des commandos parapoliciers du GAL, de l’extrême droite et des violences policières se sont rencontrées et sont parvenues à se mettre d’accord sur un document qui reconnaît les souffrances infligées et invite la société à travailler à u