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Une maire turque s'élève contre un «mur de la honte» bâti face à la Syrie

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La maire kurde d'un village turc dénonce, par une grève de la faim, la construction d'un mur face à la frontière syrienne. Ankara dément avoir un tel projet.
Des personnes manifestent en Turquie, à Hatay, contre l'intervention militaire en Syrie, le 1er septembre 2013. (Photo Bulent Kilic. AFP)
par AFP
publié le 5 novembre 2013 à 18h09

La maire kurde d'une commune du sud-est de la Turquie a entamé une grève de la faim pour dénoncer la construction d'un mur à la frontière entre son pays et la Syrie, qualifié de «mur de la honte», a-t-on appris mardi dans son entourage. Membre du Parti kurde pour la paix et la démocratie (BDP), Ayse Gokkan a entamé son mouvement de protestation il y a sept jours, au beau milieu d'un champ de mines de sa commune de Nusaybin.

«C'est un mur de la honte construit au XXIe siècle», a fait savoir Ayse Gokkan par la voix de son porte-parole. «Il est inacceptable de construire un mur de la honte entre les peuples kurdes», a-t-elle ajouté, «comme le mur de Berlin, ce mur restera comme une tache dans l'histoire de l'humanité». «La maire est déterminée et ne cessera pas son action tant que le projet (de mur) n'est pas abandonné», a indiqué ce porte-parole, qui s'exprimait sous couvert de l'anonymat.

Le gouvernement turc a récemment décidé de renforcer la sécurité au poste-frontière de Nusaybin à la suite des violents combats qui ont opposé à Qamishli, de l’autre côté de la frontière, des groupes jihadistes en guerre contre le président Bachar al-Assad à des militants kurdes syriens du PYD.

Tensions

Les autorités d'Ankara ont démenti toute volonté de construire un véritable «mur». Le vice-Premier ministre Bülent Arinç a expliqué lundi que les forces de sécurité turques se contentaient de déployer des barbelés sur une structure déjà existante. Mai