La maire kurde d'une commune du sud-est de la Turquie a mis un terme jeudi à la grève de la faim qu'elle avait engagée depuis neuf jours pour dénoncer la construction d'un «mur de la honte» à la frontière turco-syrienne, a-t-on appris de source kurde. «La maire a arrêté son action aujourd'hui. Nous pensons que l'action (de mobilisation) a porté ses fruits», a expliqué à l'AFP un responsable du Parti kurde pour la paix et la démocratie (BDP), dont l'élue est membre.
Maire de Nusaybin, Ayse Gökkan avait entamé sa grève de la faim au milieu d’un champ de mines pour y dénoncer la construction d’un mur dans sa commune, frontalière de la ville syrienne de Qamishli. Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées jeudi à Nusaybin à l’appel du BDP pour soutenir l’élue, selon le responsable kurde.
«Il est inacceptable de construire un mur de la honte entre les peuples kurdes», avait déclaré mardi Ayse Gökkan, par l'intermédiaire d'un porte-parole. «Comme le mur de Berlin, ce mur restera comme une tache dans l'histoire de l'humanité», avait-elle ajouté. Le gouvernement turc a récemment décidé de renforcer la sécurité au poste-frontière de Nusaybin à la suite des violents combats qui ont opposé à Qamishli, de l'autre côté de la frontière, des groupes jihadistes en guerre contre le président Bachar al-Assad à des militants kurdes syriens du PYD.
Les autorités d’Ankara ont démenti toute volonté de construire un véritable «mur», affirmant que la sécurité turque