Toujours sans Premier ministre, faute d’accord entre les partis, la Tunisie sombre dans la crise qui atteint maintenant l’Assemblée constituante. La semaine dernière pourtant, les élus avaient avancé en décidant de supprimer un article polémique établissant l’islam comme religion d’Etat. Mais cet esprit de consensus a fait long feu.
Depuis lundi, il suffit d'une majorité de députés pour convoquer des séances plénières, sans passer par le bureau ou le président de l'Assemblée, Mustapha ben Jaafar. Une modification du règlement intérieur dénoncée comme un «putsch» par l'opposition mais aussi par le parti de Ben Jaafar, Ettakatol, l'une des composantes de la «troïka» au pouvoir depuis deux ans. Pour Lobna Jeribi, élue de cette formation, «un esprit de vengeance a motivé ces amendements. Nous avons besoin de réconciliation et d'apaisement, pas d'ajouter de l'huile sur le feu». Conséquence : Ettakatol a annoncé le gel de sa participation aux travaux de l'Assemblée constituante, tout comme le reste de l'opposition.
Intenable. Selon la feuille de route signée par les parties, l'Assemblée est censée boucler la Constitution en moins de trois semaines, adopter une loi électorale et élire les membres de l'institution chargée de les superviser, un programme qui paraît désormais intenable. Concernant le nouveau gouvernement, aucune date n'est fixée pour la reprise du dialogue entre les partis, chapeauté par le quartet composé du syndi