Peu portés sur l’apprentissage des langues étrangères, les Espagnols y sont poussés par la crise économique, un chômage qui touche plus d’un quart des actifs et le sentiment qu’une amélioration n’est pas pour demain. Après un engouement pour la langue de Goethe, qu’explique un fort exode d’ingénieurs espagnols vers l’Allemagne, c’est aujourd’hui le chinois, et surtout le mandarin, qui suscite un intérêt nouveau.
D'après le gouvernement autonome d'Andalousie, région où cet emballement est le plus palpable, environ 30 000 personnes se seraient lancées dans cet apprentissage, un chiffre qui est loin d'être dérisoire compte tenu du fait qu'il était quasi nul il y a seulement deux ans et que l'apprentissage de cette langue est particulièrement difficile. A l'université de Grenade, le nombre d'inscriptions a doublé depuis 2011 et, dans toute l'Andalousie, on compte près de 1 200 étudiants bénéficiant d'un enseignement gratuit cofinancé par la Junta (l'exécutif régional) et l'ambassade de Chine.
Dans la région de Madrid, le réseau de centres pour adultes où le chinois est proposé a triplé depuis 2010. Ainsi, la société Bambú Idiomas, qui comptait 87 étudiants en 2011, en a maintenant 235. Dans les collèges privés ou semi-privés de Catalogne, avec la technologie 3D et l'écologie, l'étude du mandarin est devenue l'activité extrascolaire la plus prisée. Partout, dans la presse ou dans la rue, pullulent les annonces de professeurs de chinois. «On trouve un emploi d'enseignan