Un train rouge flambant neuf relie l'aéroport à la ville, longeant le littoral. Dans les wagons, une voix articule un anglais parfait. Le long des voies, des gilets orange s'activent. La cérémonie d'ouverture des 22es Jeux olympiques d'hiver approche, et Sotchi, station des bords de la mer Noire jadis prisée par la nomenklatura soviétique, achève sa spectaculaire métamorphose. La station aux nombreux sanatoriums accueillera dans trois mois la plus grande manifestation sportive de la planète, et la Russie, pour l'occasion, s'est donné les moyens de ses ambitions : 36 milliards d'euros, les JO les plus coûteux de l'histoire.
«On détruit tout puis on reconstruit, ça n'a ni queue ni tête !» peste Dina, retraitée en charge d'un stand d'excursions touristiques. Au pays où l'on a érigé ex nihilo une capitale impériale, Saint-Pétersbourg, le défi de transformer Sotchi en ville olympique est en passe d'être relevé. «Nous arrivons au bout. Les Russes sont prêts, ils ont réalisé des travaux herculéens», affirme Jean-Claude Killy, le président de la commission de coordination des JO.
Vierge. Tandis que le centre-ville continue de transpirer - des palissades dissimulent le travail qui reste à accomplir -, c'est sur les sites accueillant les installations olympiques que se portent les plus lourds efforts. A une vingtaine de kilomètres, la ville d'Adler - rattachée à Sotchi - sera le centre névralgique des Jeux. En bord de me