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Libération
Récit

«Tout est détruit, balayé comme des allumettes»

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Le typhon Haiyan, d’une rare violence, a dévasté samedi l’est de l’archipel des Philippines. Le gouvernement fait état de plusieurs milliers de morts et de déplacés.
publié le 10 novembre 2013 à 20h56

Il a vécu les typhons et les séismes qui ont ravagé et endeuillé les Philippines ces dernières années. Mais cette fois, Gabriel Malvar est saisi par l'ampleur de la catastrophe après le passage de Haiyan (Yolanda en philippin) samedi. «Là, c'est vraiment quelque chose d'autre, d'une autre dimension», raconte cet homme d'affaires qui, depuis Manille, coordonne l'aide humanitaire pour le compte de Martin Romualdez, un député de Tacloban, la capitale anéantie de la province de Leyte. «Les dévastations sont terribles, énormes. L'aéroport est en ruine, encombré de véhicules retournés. Il n'y a quasiment plus de bâtiments debout. Les résidences et les villas en ciment ou en béton ont été démolies, alors imaginez les maisons plus modestes. Une église, le troisième étage de l'hôpital se sont envolés, l'Astrodome qui accueillait les matchs de basket et les fêtes est détruit. Il devait pourtant servir de centre d'évacuation ! Ça donne une idée de la violence du vent et de la pluie. Et le pire dans tout ça, ce sont les corps. Il y en a partout, éparpillés !» explique-t-il. Un témoin contacté hier soir évoquait des «tas de cadavres gorgés d'eau dans les champs, les rues, baignant au large ou dans le port». Un autre rapportait que des victimes étaient «entassées au soleil le long des routes», au milieu des débris boueux, de tôles, et d'arbres arrachés et couchés au sol.

Après avoir avancé le chiffre de 1 200 décès samedi, les autorités ont annoncé hier