Le constat, d’abord. En amenant les autres grandes puissances à durcir leur position dans les négociations avec l’Iran, la France vient de confirmer, samedi dernier, une profonde évolution de sa politique étrangère. Alors même qu’elle était restée fidèle durant près d’un demi-siècle à la diplomatie gaulliste et s’était ainsi identifiée à une politique de non-alignement sur les Etats-Unis qui avait fait d’elle une puissance de conciliation avec la Russie, la Chine, l’ancien tiers-monde et notamment les régimes arabes, la voilà maintenant beaucoup plus ferme que Washington, voire intransigeante, sur tous ces fronts.
De la Libye à l’Iran en passant par la Syrie et le Mali, dans une nouvelle continuité, la France est devenue, sous Nicolas Sarkozy et François Hollande, le plus attaché des pays de l’Alliance atlantique à défendre la sécurité, les principes et les intérêts du monde occidental. Qu’on s’en félicite ou le déplore, la France ne joue plus le même rôle qu’hier sur la scène internationale. Elle est beaucoup moins ouverte à la Chine que ne l’est l’Allemagne. Aucune connivence ne la lie plus à la Russie.
C’est elle qui a renversé Muammar al-Kadhafi en imposant aux Etats-Unis l’intervention militaire en Libye. Elle a été seule à décider, dans une unanimité nationale, d’intervenir au Mali pour y stopper la progression des jihadistes vers Bamako.
Dès le début de l’insurrection syrienne, c’est elle qui s’était montrée la plus dure à l’égard de Bachar al-Assad dont elle aurait voul