Un peu plus de dix jours après les faits, l'enlèvement suivi du meurtre des deux journalistes de RFI à Kidal (Mali) a été, en partie, reconstitué par les enquêteurs français dépêchés sur place. Hier, au palais de justice de Paris, le procureur de la République, François Molins, a confirmé la panne du véhicule des ravisseurs, révélée la semaine dernière par Libéra tion. Après avoir kidnappé le 2 novembre, peu après 13 heures, Ghislaine Dupont et Claude Verlon devant le domicile d'un dignitaire touareg local, le commando composé de quatre hommes parlant le tamasheq - donc des Touaregs - et circulant à bord d'un pick-up, a pris la direction de l'est de Kidal, poursuivi par un témoin à moto, qui guidera peu après les militaires français lancés aux trousses des ravisseurs. L'alerte est rapidement donnée.
Près de trois quarts d'heure après le rapt, vers 14 heures, un détachement français entame la traque. Moins d'une demi-heure après, a précisé le procureur, ils découvrent à une dizaine de kilomètres de Kidal un véhicule ayant subi une «avarie importante sur le moteur». A une quarantaine de mètres gisent les corps sans vie de Ghislaine Dupont, tuée de trois balles, et de Claude Verlon atteint par sept.
La justice retient deux hypothèses : soit les deux journalistes de RFI ont été abattus alors qu’ils tentaient de s’enfuir, soit ils ont été exécutés par des ravisseurs pris de panique, se sachant poursuivis. Le procureur a toutefois assuré que les militaires