L’affaire s’est passée en deux temps. C’est d’abord l’ONG israélienne la Paix maintenant qui a levé le lièvre : elle a découvert que des appels d’offres venaient d’être lancés par le ministère israélien du Logement pour 23 000 habitations dans les colonies de Cisjordanie, soit le plus important lot de projets soumis ces dix dernières années.
Les constructions devaient se faire dans les blocs de Maale Adumim et du Gush Etzion - généralement acceptés comme pouvant rester sous souveraineté israélienne en cas d’accord avec les Palestiniens -, mais également dans des implantations isolées de Cisjordanie et dans la zone très controversée dite «E-1». E-1 est une bande de territoire entre Maale Adumim et Jérusalem-Est qui, si elle devait se couvrir de constructions israéliennes, couperait la Cisjordanie en deux.
Ampleur. L'écho de ces appels d'offres a rapidement atteint les ambassadeurs en Israël qui ont exprimé leur mécontentement à la ministre de la Justice, en charge des négociations avec les Palestiniens, Tzipi Livni. Il a atteint parallèlement les médias israéliens et c'est alors seulement que le Premier ministre, Benyamin Nétanyahou, en a été informé. Nétanyahou a d'abord bloqué l'appel d'offres pour 1 200 logements dans la zone E-1. Puis, les choses prenant de l'ampleur, il a fait annuler tous les projets. Les Etats-Unis ont en effet réclamé mardi soir des explications au gouvernement, se déclarant «surpris» de ces annonces au mom