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Libération
Reportage

Allemagne : SPD-CDU, un mariage forcé

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Résignés, les sociaux-démocrates se préparent à former un gouvernement avec la droite.
publié le 14 novembre 2013 à 21h26
(mis à jour le 15 novembre 2013 à 11h09)

Réunis en congrès depuis hier pour trois jours à Leipzig, les sociaux-démocrates allemands s’apprêtent dans les semaines à venir à donner - à contrecœur - leur feu vert à la «GroKo», la Grosse Koalition (Grande Coalition), qui les unira selon toute vraisemblance à la CDU d’Angela Merkel d’ici la fin de l’année, et ce pour la deuxième fois. Mais c’est la boule au ventre que les militants vont franchir le pas.

Les «Jusos», jeunes sociaux-démocrates, sont particulièrement sceptiques. «Le SPD n'est pas là pour faire la courte échelle à Merkel», s'indignait hier en début d'après-midi le chef des Jusos, Sascha Vogt, dans un vibrant discours. Sigmar Gabriel, le leader du parti, réélu hier à son poste, a promis de consulter l'ensemble de sa base avant de signer tout accord de gouvernement avec Angela Merkel. «La GroKo, je ne suis prêt à la voter que si nous parvenons à imposer le salaire minimum et un véritable tournant énergétique», explique pour sa part Jörg Heuer, délégué de Brunswick (Basse-Saxe), le fief de Sigmar Gabriel. Puis, il ajoute en soupirant : «Malheureusement, nous n'avons pas d'autre choix que de participer à ce gouvernement.»

Verrou idéologique. Laminé aux élections du 22 septembre face à la chancelière, avec un des plus faibles scores de son histoire, le SPD est paradoxalement en position d'imposer sa marque au prochain gouvernement Merkel, car ni eux ni la CDU n'ont intérêt à voir échouer les négociat