Le siège de campagne du député socialiste Carlos Montes est en émoi. José, un jeune colleur d'affiches vient de se faire interpeller par les carabiniers de La Florida (quartier du sud-est de Santiago) au motif qu'il se serait rebellé lorsque des policiers municipaux lui ont intimé l'ordre de ne pas disposer de propagande politique sur un réverbère. «Notre maire, Rodolfo Carter, est un pinochétiste membre de l'Union démocrate indépendante [UDI, droite actuellement au pouvoir, ndlr]. Il fait tout ce qu'il peut pour nous mettre des bâtons dans les roues et donne systématiquement l'ordre de retirer nos affiches aux agents municipaux», se révolte Yessica, plantée dans la cour pavée entourée de baraques préfabriquées où s'entasse le matériel électoral. «Ce gouvernement n'a vraiment rien compris aux attentes démocratiques des citoyens», soupire Montes, de retour du commissariat où il a réussi à faire libérer son militant.
Torture. L'anecdote est révélatrice du climat qui règne au Chili à l'approche du premier tour des élections générales qui verra, dimanche, les Chiliens voter pour un président de la République, l'ensemble des députés et la moitié des sénateurs. L'UDI, liée au parti Rénovation nationale (RN, droite) de l'actuel président Sebastián Piñera qui termine son mandat sans possibilité de se représenter dans la foulée - la Constitution empêche deux mandats successifs - est associée au gouvernement depuis quatre