Ils étaient côte à côte, face à la foule de dizaines de milliers de personnes dans les rues de Diyarbakir, capitale du sud-est anatolien à majorité kurde. Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, et le président de l'administration autonome du Kurdistan d'Irak, Massoud Barzani, ont tenté, samedi, de relancer le processus de paix moribond entre Ankara et les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). «Le Turc et le Kurde ne doivent plus se déchirer et ils ne se déchireront plus», a martelé le leader de l'AKP, le parti islamo-conservateur au pouvoir depuis 2002, promettant : «Les prisons se videront [plus de 5 000 cadres et élus nationalistes kurdes sont emprisonnés, ndlr] et les gensquitteront les montagnes.»
Erdogan a, pour la première fois en public, employé le mot «Kurdistan» - qui sera censuré par la TRT, la télévision publique. Fort de son prestige de dirigeant du quasi-Etat kurde d'Irak, Massoud Barzani a lancé le même appel : «Nous soutenons le processus de paix de toutes nos forces.» La scène est historique, l'enjeu aussi, car le processus de paix doit mettre fin à un conflit qui, depuis 1984, a fait plus de 45 000 morts.
L’hiver dernier, le patron des services secrets turcs, Hakan Fidan, avait commencé à négocier directement avec le leader historique du PKK, Abdullah Ocalan, condamné à la prison à vie, qui a appelé à la fin des combats dans un message public, en mars. Le PKK a alors entamé le retrait de ses combatt