«Nous n’avons pas été payés depuis quatre mois. Nous n’avons pas de quoi manger ou payer un loyer. Si nous allons nous plaindre au Bureau du travail nous risquons de perdre notre emploi. S’il vous plaît, aidez-nous.» L’équipe d’Amnesty International a reçu ce mail venu du Qatar en juillet. Il illustre le drame vécu par des dizaines de milliers de travailleurs migrants traités comme des quasi-esclaves par l’une des économies les plus riches au monde.
L'ONG publie ce lundi un rapport sur les conditions de travail de ces migrants exploités, mises en lumière récemment par deux affaires : celle de quatre Français privés de visa de sortie par leurs employeurs, et celle du sort effroyable des ouvriers du chantier de la Coupe du monde de foot en 2022.
Un pays peuplé d'étrangers
Le Qatar compte 1,9 million d'habitants, dont 1,5 million d’immigrés. Près de 90% des travailleurs sont étrangers. Parmi eux, les ouvriers (environ 500 000 étrangers, surtout des hommes) et les domestiques (environ 130 000 étrangers, surtout des femmes) sont les deux catégories les plus exploitées. Elles sont d’ailleurs formellement exclues d’un l