Une nation, c’est une culture, une histoire, une langue et des intérêts communs. L’Union européenne a très évidemment une même culture. Son histoire est également partagée même si elle est essentiellement faite, jusqu’à la défaite nazie, d’alliances, de revers et d’une longue guerre civile. Elle n’a, en revanche, pas d’autre langue commune que l’anglais. Là est son grand handicap, même si la Suisse ou le Canada sont là pour dire qu’il n’est pas insurmontable.
A condition qu’elle sache harmoniser ses politiques, retrouver les chemins de la croissance et éviter, par là, son éclatement, l’Union est ainsi une nation en devenir car ses intérêts communs, le plus fort et le plus indispensable des ciments, ne cessent plus de s’affirmer aujourd’hui.
Ce n’est plus seulement que les Européens aient besoin d’une puissance publique de taille continentale pour peser face à la puissance d’un capital d’ores et déjà internationalisé. Cela était vrai depuis que le marché mondialisé se rit des lois, règles et politiques des Etats d’antan qui ne font plus le poids. S’ils veulent préserver leur modèle social, les Européens doivent se doter d’un Etat commun mais il y a désormais plus pressant encore.
Les Etats-Unis replient leurs forces. Après s’être désintéressés de l’Europe et l’avoir signifié par leur abstention dans la crise géorgienne, les Etats-Unis s’éloignent aujourd’hui du Proche-Orient. Ce n’est pas qu’ils s’en retirent. Ils y resteront présents comme partout mais avec un bien moindre degr