Le plan était diabolique : ouvrir une brèche dans l’enceinte de l’ambassade d’Iran à Beyrouth grâce à une motocyclette piégée conduite par un kamikaze. Puis un 4×4 s’y serait engouffré pour exploser à son tour. Ce sont les tirs des gardiens contre le motard qui l’ont empêché de forcer les barrages de sécurité. Sa bombe a donc explosé hors du territoire diplomatique, comme celle du 4×4, une minute plus tard, ce qui fait que l’ambassade a été relativement épargnée par le double attentat-suicide. En revanche, la rue a été ravagée, avec un bilan humain très lourd : 23 morts et plus de 146 blessés, selon le ministère de la Santé libanais. Parmi les blessés graves, le conseiller culturel iranien, le cheikh Ibrahim Ansari, atteint alors qu’il s’apprêtait à entrer dans l’ambassade.
Le modus operandi rappelle l'attentat du 18 avril 1983, perpétré par un groupe jihadiste, cette fois chiite, contre l'ambassade des Etats-Unis à Beyrouth, laquelle abritait aussi l'antenne régionale de la CIA, et qui avait été particulièrement dévastateur : 63 tués, dont huit officiers de l'agence. L'ambassade d'Iran n'est pas non plus qu'une ambassade. Elle accueille le centre nerveux pour cette région de la force Al-Qods, l'unité des pasdaran (gardiens de la révolution) chargée des opérations extérieures. Un diplomate avait déjà été tué en Syrie par des «terroristes armés» en février. Présenté comme le président de la Commission iranienne pour la reconstruction du Liban, il s'était avéré, lors d