Avec le soutien des socialistes, conservateurs et libéraux, le premier plan d'austérité de l'histoire du budget européen (-85 milliards, 9 % du montant total) vient d'être voté ce mardi à Strasbourg. Engageant l'Europe pour les sept prochaines années, cela revient à lier les mains de la prochaine Assemblée, qui sera élue en mai 2014. Imaginons un instant que le dernier budget voté sous Sarkozy ait engagé celui de François Hollande pour l'ensemble de son quinquennat, n'aurions-nous pas crié au déni de démocratie ? C'est toutefois ce que s'apprête à faire la majorité du Parlement européen.
La grande trahison
Dès 2010, le Parlement européen s'était pourtant très largement engagé dans un rapport de force avec les chefs d'États et de gouvernements, avec des demandes claires et légitimes : rendre le budget plus flexible pour répondre efficacement aux conséquences économiques et sociales de la crise financière de 2009 et augmenter son montant pour investir dans la transition écologique de l'Europe, tout en créant des recettes fiscales autonomes afin de soulager les budgets nationaux. Au lendemain du sommet de février 2013, ce fut donc l'indignation générale du Parlement face au refus catégorique du Conseil européen de tenir compte de nos revendications. «Un grand jour pour la démocratie européenne», disait-on. Mais depuis, Martin Schulz, le président du Parlement européen,