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analyse

Iran : Rohani en conduite accompagnée

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Le Président semble jusqu’ici avoir la confiance du Guide suprême. Mais les négociations sur le nucléaire à Genève constituent son vrai examen de passage.
Le président iranien Hassan Rohani à Téhéran le 27 octobre. (Photo Atta Kenare. AFP)
publié le 20 novembre 2013 à 19h36

A l'élection présidentielle de juin, Hassan Rohani n'était certainement pas le candidat de prédilection du Guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei. Celui-ci n'a pas fait connaître son choix mais, probablement, aurait-il préféré voir élu un candidat plus dur, un oussoulgaran («principaliste» ou fondamentaliste) comme l'ancien ministre des Affaires étrangères Ali Velayati ou l'actuel maire de Téhéran, Mohammed Ghalibaf. Mais, si l'on en croit une confidence de l'ancien président Ali Akbar Hachémi Rafsandjani, quand il s'est avéré que Rohani allait être élu dès le premier tour, le Guide s'est opposé à tout bourrage des urnes réclamé par certains de ses proches.

En fait, si les deux hommes ne partagent pas toujours les mêmes idées, ils s'entendent plutôt bien. «Ils ont toujours eu de bonnes relations», remarque un diplomate français. Rien à voir avec Mir Hossein Moussavi, le candidat «vert» éliminé après la tentative de trucage de la présidentielle de 2009, toujours en résidence surveillée. Dès lors, pour la première fois depuis la mort de Khomeiny, en juin 1989, c'est un duo apaisé qui dirige l'Iran.

Confiance. Du temps du «pragmatique» Rafsandjani, les relations avec Khamenei étaient difficiles. Avec le réformateur Khatami, elles étaient tendues. Avec Ahmadinejad, elles se sont terriblement dégradées pendant son second mandat. Soit une vingtaine d'années de cohabitation plus ou moins difficiles entre le Guide et les préside