L'Amérique célèbre encore son «Camelot». Même Dallas, la «ville assassine», a prévu pour la première fois demain une cérémonie sur Dealey Plaza, où John Fitzgerald Kennedy a été assassiné le 22 novembre 1963. Dans tout les Etats-Unis un nouveau déluge d'articles, livres, documentaires ou fictions vient raviver la légende du plus jeune président américain, comparée à celle du roi Arthur. Agacé par tout ce raffut, l'auteur de la Face cachée du clan Kennedy (1), Seymour Hersh, a accepté, à contrecœur, de revenir pour Libération sur cette présidence et le mythe qu'elle continue de nourrir. Sorti en 1997 aux Etats-Unis, son livre-enquête avait levé ce qui restait du voile sur les liens des Kennedy avec la mafia, la dépendance de JFK aux narcotiques ou ses orgies sexuelles à la piscine de la Maison Blanche. Il montrait surtout comment ces failles personnelles ont pesé sur la présidence Kennedy, tissée de mensonges. Souvent attaqué aux Etats-Unis pour cet ouvrage, Hersh, qui continue d'écrire livres et articles de politique étrangère pour le New Yorker, précise qu'il n'est pas «un expert de Kennedy» ni surtout de sa vie sexuelle, mais s'est basé sur des sources de première main. Révulsés par ce qu'ils avaient vécu à la Maison Blanche, plusieurs agents du service secret avaient accepté de témoigner à visage découvert.
Kennedy est-il encore perçu comme un grand président aux Etats-Unis ?
Oui, bien sûr, pour tous ceux qui aiment le glamour et la beauté, il fut un grand président. La beauté, cela marche toujours aux Eta