Il y a un an, la femme et le fils de Mohammad Taha se sont retrouvés pris dans une fusillade à Beyrouth. Ils ont failli y rester. Le jeune développeur a alors imaginé une application communautaire pour smartphones qui permettrait de signaler les points de la capitale libanaise à éviter à un instant T. «Maa2too3a» (rebaptisée «Happin») a depuis été téléchargée 100 000 fois, avec des pics les jours d'attentats comme celui commis ce mercredi près de l'ambassade d'Iran et qui a fait 23 morts et plus de 150 blessés.
«Pour beaucoup à Beyrouth, c'est devenu un réflexe de checker l'appli avant de sortir de chez eux», explique Mohammad Taha, qui songe à développer l'application pour d'autres pays, comme l'Egypte. «Bien sûr, c'est triste de devoir en arriver là, mais Beyrouth est une ville habituée à la violence, nous devons bien apprendre à vivre avec ça.» Au Liban, le conflit syrien voisin et la rivalité entre l'Iran et l'Arabie saoudite pour la prédominance régionale ont réactivé la violence ces deux dernières années.
Un assaut des forces armées libanaises après une fusillade à Beyrouth le 24 mai 2012.
Explosions, tirs, altercations violentes, mais aussi manifestations, barrages routiers et simples bouchons sont signalés sur l'application. Les infos viennent de deux sources : une agrégation des informations des organes