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Libération
Décryptage

La Centrafrique, du chaos politique à l’embrasement confessionnel

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Face aux tensions entre chrétiens et musulmans, le Conseil de sécurité se réunira lundi. Même si les craintes de «génocide» ne semblent pas fondées pour de nombreux observateurs.
publié le 22 novembre 2013 à 21h16

«La Centrafrique est au bord du génocide» : jeudi le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, n'a pas mâché ses mots pour alerter sur la montée des périls dans un pays, grand comme deux fois la France, où une rébellion a pris le pouvoir en mars. Depuis, la situation sécuritaire n'a cessé de se dégrader en Centrafrique. Avec des conséquences immédiates pour la population. Fuyant les exactions de groupes armés incontrôlables, près de 10% des 4,5 millions de Centrafricains vivent désormais dans des camps de déplacés.

Bien plus, des tensions religieuses inédites entre chrétiens et musulmans sont apparues à la faveur de cette situation instable. Sur la carte de l’Afrique, un nouveau clignotant rouge vient ainsi de s’allumer, près d’un an après l’intervention française au Mali. Lundi, lors de la réunion au Conseil de sécurité consacrée à ce pays longtemps invisible, la France sera une fois de plus en première ligne.

Peut-on parler de «génocide» ?

La déclaration de Laurent Fabius a été précédée, mardi, par celle d'un responsable américain qui avait, lui, évoqué une situation «prégénocidaire». Cette surenchère oratoire est-elle destinée à préparer les opinions à l'éventualité d'une nouvelle guerre en Afrique sous mandat onusien ? Longtemps, Paris a catégoriquement écarté l'hypothèse d'un nouvel engagement français en terre africaine, et précisément en Centrafrique, où se trouve pourtant déjà un contingent de 450 hommes po