Dans la commune II de Bamako, se présente dimanche le fils du Président, Ibrahim Boubacar Keïta dit IBK, Karim Keïta, novice en politique, visage poupin sur les affiches, et un slogan : «On est ensemble !» Hama, 40 ans, qui se dit «intermédiaire dans le commerce», est hors de lui : «J'ai voté IBK à la présidentielle mais pas pour que son fils sorti de nulle part vienne faire campagne sur son seul nom trois mois après l'élection de son père ! J'ai le choix entre mon député sortant, un type qui ne sait pas où se situe sa circonscription sur le cadastre et qu'on n'a jamais vu, et le fils de celui qui a promis la restauration de la souveraineté dans le Nord et qui a donné les commandes du pays à la France. Je m'abstiendrai.» Ahmed, son voisin, ira, lui, mettre un bulletin nul pour ce premier tour des législatives : «On nous parle du Nord, mais dans le Sud la mortalité infantile est terrible. Pas de dispensaires, pas de routes. Si le Nord veut son indépendance, qu'on laisse ces Touaregs fainéants s'entre-tuer. Ils ne veulent pas de nous, et moi je ne veux pas d'eux.»
Trois mois après son élection, IBK, dont le Sud attendait qu'il remette de l'ordre au Nord, et dont le Nord espérait plus d'autonomie, cristallise les mécontentements. Maître Moktar Mariko, responsable de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) joint à Gao, explique «que les roquettes tombées le long du Niger il y a quatre jours ont forcément inquiété la populatio